Dyspraxie
Le cas de Louis
Le développement de base de la motricité globale de Louis s’est fait dans les normes en bas âge, sans trop de difficultés. Il pouvait par exemple s’asseoir, ramper et marcher. Toutefois, au fil du temps, les parents observent que leur garçon accumule du retard dans le développement de ses capacités motrices plus complexes, comparativement aux autres enfants du même âge. Louis est aujourd’hui âgé de 8 ans et parvient encore difficilement à lancer et attraper un ballon, à faire du vélo, à se brosser les dents, à découper avec des ciseaux, à boutonner ses vêtements, à utiliser des ustensiles, à lacer ses souliers, à faire des casse-têtes, à dessiner et colorier, et à apprendre à écrire. Louis est également décrit comme étant un enfant très maladroit et « gaffeur ». Il renverse régulièrement ses boissons, est souvent sale après avoir mangé, se cogne fréquemment sur les meubles, s’enfarge et trébuche facilement lorsqu’il se déplace et échappe souvent les petits objets qu’il manipule (ex. crayon, efface, bâton de colle, aiguisoir, etc.).
Les parents observent également que l’exécution des gestes paraît peu fluide chez leur garçon et qu’il est souvent très lent, imprécis et désorganisé pour réaliser une tâche demandée, même s’il s’agit d’une tâche qu’il connait bien et qu’il a déjà effectuée à de nombreuses reprises. Par exemple, il a beaucoup de difficultés à s’habiller par lui-même le matin avant de partir à l’école. Il peine à localiser les manches de son chandail, il lui arrive de mettre les 2 jambes dans la même jambe du pantalon, parvient difficilement à différencier si ses vêtements sont à l’endroit ou à l’envers et ne sait pas trop dans quel ordre s’habiller. De façon générale, toutes activités qui demandent de procéder en étapes sont très laborieuses pour lui.
Toutes ces difficultés commencent sérieusement à affecter le fonctionnement et l’autonomie de Louis au quotidien, et ce, tant à la maison qu’à l’école. En effet, le jeune nécessite souvent l’aide et la supervision d’un adulte pour mener à terme une tâche qui requiert de bonnes habiletés motrices ou d’organisation. Malgré qu’il détienne d’excellentes capacités intellectuelles et qu’il fasse preuve d’efforts soutenus dans ses apprentissages scolaires, Louis parvient difficilement à suivre le rythme de son groupe en classe et obtient généralement de faibles rendements scolaires. L’apprentissage de la lecture, mais surtout de l’écriture, la résolution de problèmes en mathématique, de même que les cours d’arts plastiques et d’éducation physique représentent de grands défis pour lui. Louis se fait d’ailleurs souvent rejeter par les autres élèves lors de travaux d’équipe en classe et lors de jeux à la récréation en raison de ses difficultés. Se faire accepter par les autres et se faire des amis paraît plus difficile. Louis se sent de plus en plus frustré et découragé et son estime de soi en est affectée. Tant les parents que l’enseignant observent que Louis préfère s’isoler de plus en plus et s’exclue d’emblée par lui-même d’une activité afin de ne pas avoir à revivre un sentiment d’échec et de rejet.
Avez-vous reconnu votre enfant à travers ce profil? Si oui, il se pourrait bien qu’il ait un trouble développemental de la coordination (communément appelé dyspraxie). Ce trouble d’origine neurologique affecte la capacité de l’enfant à planifier, à élaborer et à automatiser les gestes moteurs pour réaliser une action ou une activité, ce qui affecte grandement son fonctionnement et son niveau d’autonomie au quotidien. La pose du diagnostic s’avère toutefois complexe puisqu’il s’agit d’un diagnostic par exclusion, ce qui signifie qu’il faut d’abord s’assurer que l’enfant ne souffre pas d’un autre problème médical exprimant les mêmes symptômes et qui pourrait être responsable des difficultés motrices rencontrées. Pour ce faire, l’implication de différents professionnels de la santé est habituellement nécessaire pour en arriver à conclure à une dyspraxie. Généralement, la première étape consiste en une évaluation en ergothérapie afin d’avoir un portrait complet des difficultés motrices de l’enfant, tant sur le plan de la motricité globale que de la motricité fine. Dans un deuxième temps, une évaluation en neuropsychologie s’avère nécessaire afin d’examiner les causes possibles pouvant expliquer la présence des difficultés motrices. Le neuropsychologue procèdera à une évaluation cognitive complète afin de pouvoir mieux cibler l’origine des difficultés. Certaines conditions pourraient en effet expliquer les difficultés sur le plan moteur (ex. déficience intellectuelle, autisme, difficultés comportementales ou affectives, etc.). Enfin, à la lumière des résultats obtenus à ces deux évaluations complémentaires, le médecin (généralement un neuropédiatre ou parfois un médecin de famille) pourra alors poser le diagnostic de dyspraxie. Le médecin s’assure spécialement que l’enfant ne présente pas de causes médicales pouvant expliquer les difficultés motrices, telles qu’une cause organique (ex. atteinte au niveau du cervelet), génétique (ex. syndrome de Turner), métabolique ou sensorielle. Il est à noter que la dyspraxie est souvent associée à d’autres diagnostics, tels que le trouble du déficit de l’attention avec/sans hyperactivité (TDA/H) et un trouble d’apprentissage (dyslexie, dysorthographie, dysgraphie, dyscalculie). Ceux-ci pourront également être identifiés lors de l’évaluation neuropsychologique.
L’évaluation neuropsychologique et le diagnostic
L’évaluation neuropsychologique est réalisée à l’aide de tests psychométriques reconnus, qui sont réalisés sous forme d’exercices et de jeux. L’évaluation permettra de cibler l’origine des difficultés en examinant notamment le potentiel intellectuel, les apprentissages scolaires, les capacités attentionnelles, les fonctions exécutives et les habiletés de motricité fine. Le profil cognitif complet de l’enfant, combiné aux résultats obtenus à l’évaluation en ergothérapie, permettra ainsi au médecin de confirmer ou d’infirmer le diagnostic de dyspraxie.
Les résultats et les conclusions diagnostiques sont communiqués aux parents lors d’une rencontre dans un délai de moins d’un mois. Le processus d’évaluation est couvert par la plupart des assurances privées et les frais déboursés par les parents sont déductibles d’impôt.
Pourquoi choisir la Clinique Cognition Plus?
Les neuropsychologues de la Clinique Cognition Plus sont formées dans l’évaluation des troubles neurodéveloppementaux, notamment le trouble développemental de la coordination (dyspraxie).
Avant d’émettre une hypothèse de dyspraxie qui sera à confirmer par le médecin, une analyse poussée de tous les résultats aux tests cognitifs est effectuée et mise en relation avec les observations des parents et de l’enseignant. Ce processus complet d’évaluation permet ainsi d’en arriver à une hypothèse diagnostique fiable et valide, à laquelle le médecin pourra se référer. Que votre enfant ait de légères difficultés motrices ou un retard important sur le plan moteur, les neuropsychologues de la Clinique Cognition Plus pourront vous guider à travers des recommandations adaptées afin d’améliorer la motricité et l’autonomie de votre enfant. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations ou pour prendre rendez-vous.